Mme PIERRETTE

Publié le par association aina

Mme Pierrette nous a quittés brutalement

 

Lundi 26 novembre : le téléphone sonne. C’est Madagascar, Tana. Sissi, la fille de Mme Pierrette, directrice d’Akany Henintsoa, nous annonce que sa mère vient de faire un malaise et se trouve dans le coma. Le lendemain, Pierrette Ranoelinirina décédera d’un AVC massif, laissant derrière elle 23 enfants démunis qui avaient trouvé refuge dans son foyer d’accueil.

 

Assistante sociale diplômée en 1966, abandonnée par son époux il y a plus de 20 ans, Pierrette a elle-même perdu deux enfants et a élevé seule sa fille aujourd’hui âgée de 25 ans. En 1986, elle travaille dans un centre social qui s’occupe des enfants et des femmes prolétaires en leur apportant une assistance alimentaire et médicale. « C’était une période très dure avec de nombreux clochards et des enfants qui mourraient au bord de la route », se souvient-elle. « Dans le même temps, sont arrivés des étrangers dont le but était d’adopter des enfants à Tana ». Sollicitée par une association belge, Pierrette trouve un lieu, crée un orphelinat puis une association pour officialiser la structure. Puis, ce sera une association d’adoption française qui s’intéressera à son travail. Cependant, petit à petit, elle décide de se séparer de ces intermédiaires. « D’une part, ma première intention est d’abord de privilégier les parrainages. D’autre part, je trouve que ces associations d’adoption imposent des critères très restrictifs et réservent les adoptions aux couples stériles, imposent une limite d’âge et refusent les célibataires. En rencontrant directement les gens, je me suis rendue compte que beaucoup méritent que leurs démarches aboutissent ».

 

Depuis 1996 et jusqu’alors, Pierrette travaille seule et rencontre les parents qui se présentent au centre après avoir obtenu ses références par le biais de la MAI (Mission d’adoption Internationale) ou du Ministère de la Population. Les périodes de désespoir alternent avec les périodes d’espoir et la directrice souhaiterait que le gouvernement malgache soutienne financièrement le centre. Cependant, Madagascar, signataire de la Convention de Lahaye, a dû adapter sa législation concernant l’adoption d’enfants par des parents étrangers. La loi, destinée à lutter contre le trafic d’enfants,  a nécessité des décrets d’application longs à mettre en place : le flou règne et les procédures d’adoption sont bloquées depuis décembre 2004. Une situation qui, en perdurant, a mis en péril l’équilibre précaire du centre qui vit essentiellement des aides extérieures des parents adoptants… qui ne peuvent justement, pour l’instant, plus adopter à Madagascar.

Aïna, Enfance et Avenir travaille en partenariat avec Akany Henintsoa depuis décembre 2004 et tient aujourd’hui à rendre hommage à cette dame qui a substantiellement contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Respectant la volonté de sa maman, Sissi a repris la direction du centre. Avec elle, Aïna cherche aujourd'hui des solutions pour éviter que les enfants ne retournent dans la rue. Les deux dernières sœurs arrivées, maltraitées par leur père, ont été amenées par leur maman qui vit aux abords d’une benne à ordures. Merci à tous de nous aider.

 

 

Publié dans ainaassos

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